Le portrait (N. Gogol)

p_1pinceau François Ravard
couleur
Myriam
d’après Nicolaï Gogol
aux éditions de Tournon

Format : 28,4 x 22,6 cm
Nombre de pages : 48
ISBN / EAN : 978-2351000472
En librairie le 26 décembre 2005

 

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p_2pinceau François Ravard
couleur
Myriam
d’après Nicolaï Gogol
aux éditions de Tournon

Format : 28,4 x 22,6 cm
Nombre de pages : 48
ISBN / EAN : 978-2351002056
En librairie le 14 juin 2007

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En furetant dans la boutique de tableaux du Marché Chtchoukine, à Saint-Pétersbourg, le jeune peintre sans-le-sou Tchartkov découvre un envoûtant portrait doué d’un regard qui «surgit du fond du tableau». Il en fait l’acquisition avec ses derniers kopecks. Sa vie en est aussitôt bouleversée : très vite, il va obtenir fortune et reconnaissance. Mais le prix à payer ne sera-t-il pas exorbitant ? Pourquoi le portrait éveille-t-il chez son possesseur les sentiments les plus vils ? Quelle est l’origine de son pouvoir ?
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pg_portrait

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Interview de François Ravard pour BDetente : http://www.bdetente.com/itv/ravard01.htm
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Critique sur ActuaBD (tome 2)

Le héros de cette nouvelle [3] Tcharkov, peintre russe au style réaliste, fige ses modèles sur la toile. Son commerce vivote et l’artiste vit dans la misère. Misère augmentée d’un profond désarroi devant l’extraordinaire Vasilitch, qu’il sait capable d’ajouter la vie éternelle à ses sujets mais dont il n’arrive pas à reproduire l’effet. Et puis un jour, tout bascule. Un trésor caché lui tend les bras, il s’interroge et choisit de prendre l’argent.

Dans l’esprit dérangé du héros, ces diverses révélations s’avèrent dangereuses le poussant à la violence et à la destruction.

Le portrait est une sombre tragédie faisant appel à de multiples situations ou sentiments humains peu avouables tels que l’échec, la jalousie, la violence, la faiblesse. Restant principalement une interrogation sur l’art en général, cette nouvelle de Gogol sert la bande dessinée avec bonheur, les auteurs s’étant appliqués à la rendre émouvante et profonde. Le dessin est accrocheur et le mouvement crescendo que Ravard a su créer au fur et à mesure du déroulement de l’histoire, plante un univers désolé et frappant de nihilisme. L’artiste décrit par Gogol est un homme désespéré, dépossédé et atteint de folie. Entre l’art et l’argent, il a vendu son âme au diable et le jugement qu’il s’inflige sous le regard accusateur d’un portrait lui sera fatal.

Le portrait est une oeuvre servant souvent de base aux études de texte dans le milieu scolaire. Ainsi adaptée en bande dessinée, elle devrait pouvoir s’adresser à tous. Plutôt réussie, cette énième adaptation littéraire, un phénomène éditorial qui aura marqué l’année.

Marie M
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Critique sur Auracan (tome 1)

Très bonne surprise de fin d’année que ce Portrait , adaptation originale et réussie d’une nouvelle de Nicolas Gogol que nous proposent François Ravard au dessin, Loïc Dauvillier au scénario et Myriam à la couleur.

L’objet d’abord. Voici un livre élégamment présenté, au dos toilé s’offrant le luxe de ne rien mentionner, ni titre, ni nom d’auteurs ; un dessin de couverture intelligemment traité en plongée sur une énigmatique boutique dans un décor propre à une certaine Europe de l’Est du 19 ème siècle… Puis vient l’histoire proprement dite. Celle, séduisante, de Tcharkov, un jeune peintre doué mais totalement désargenté. Dans son appartement glacial de Saint-Pétersbourg, le jeune homme crève de faim et ne veut répondre à la tentation de peindre des croûtes sans ambition mais plus lucratives que ses propres créations.

Un drôle de hasard mène ses pas dans une affreuse boutique où s’entassent d’hideuses compositions… Alors qu’il n’a quasi plus un sou, il se débarrasse de ses derniers roubles pour acquérir un étonnant portrait. Celui d’un hiératique personnage asiatique qui pourrait bien faire sa fortune par les secrets qu’il recèle…

Les auteurs nous offrent une adaptation fidèle et parfaitement maîtrisée, servie par un dessin au crayon gras, façon fusain, désencombrée de l’encrage et rehaussée par une mise en couleur de très belle facture. Bravo.

Suite et fin dans la seconde partie à paraître en 2006.
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Critique sur Auracan (tome 1)

Un poil plus tard que prévu, voici le second volet du diptyque adaptant une nouvelle pas assez connue de Nicolas Gogol par François Ravard au dessin, Loïc Dauvillier au scénario et Myriam à la couleur.

Souvenons-nous de ce que nous vous précisions à l’occasion de la première partie : Tcharkov, un jeune peintre doué mais totalement désargenté, se refuse à peindre des croûtes sans ambition mais plus lucratives que ses propres créations. Le hasard mène ses pas dans une affreuse boutique où s’entassent d’hideuses compositions… il y acquiert un étonnant portrait : celui d’un hiératique personnage asiatique qui pourrait bien faire sa fortune par les secrets qu’il recèle…

Fortune étonnamment faite (ne comptez pas sur moi pour en dire plus…), Tcharkov déménage et gagne peu à peu une nouvelle clientèle pour laquelle il multiplie les portraits mondains et bourgeois, mais fort peu novateurs d’un point de vue artistique… Jusqu’au jour où la découverte des œuvres d’un ami un peu trop vite oublié lui fait comprendre la totale vacuité de ses propres créations.

Avec un vrai talent, alliant adaptation scénaristique réussie et graphisme très efficace, Loïc Dauvillier et François Ravard signent un diptyque réjouissant, narrant la décadence intellectuelle et artistique d’un être qui aurait dû écouter son maître et ne jamais trahir ses envies créatrices.

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